Présentation du trek
Le trek de trois jours pour environ 43 km vous fera passer par :
Jour 1 : 11km, 1000m de dénivelé
Les gorges de la carança
C'est un sentier difficile, passant au bord de corniche, de pentes fortes, parfois de falaises, avec une dizaine d'échelles et de passerelles métalliques (sans garde-fou mais avec main courante) et deux ponts de singe (mobiles). Donc déconseillé aux gens souffrant de vertige, peu aguerris et aux enfants jeunes.
Les gorges de la Carança sont creusées dans le calcaire, mais tout le bassin supérieur est dans le Gneiss, du pic du Géant (2881m) jusqu'à environ 1500m; ce qui explique la brusque rupture de pente de cette vallée vers cette altitude de 1500m, juste à l'origine des gorges.
Les forêts qui sont là aujourd'hui sont bien moins imposantes que jadis suite aux déforestations économiques et pastorales.
Vers le 14 ème siècle, le bois était exploité et envoyé depuis Thués vers Barcelone.
Une multitude d'hommes coupaient les troncs. Les troncs de conifères ainsi abattus étaient précipités de la pente vers la rivière puis vers l'entrée sauvage et vertigineuse des gorges qu'ils devaient ensuite franchir.
Pas très loin du refuge de la Carança, le lieu dit "La descargue - 1700m" ( le déchargement) au bord de la rivière peut en attester.
Les troncs, arrivés ici ne pouvant filer à travers gorges par flottage sur un parcours très accidenté de plus de 2.5 km, les hommes du 14 ème siècle ont créé un canal.
Un canal aérien, suspendu au long de la falaise, un canal qui franchissait la rivière d'une rive à l'autre pour être au plus près de la falaise adéquate, un canal haut perché , solidement ancré dans le roc, Un canal en bois.
Sur plus de 2 km , ce canal empruntait le parcours qui était pratiquement celui des échelles aujourd'hui.
Ce canal disparut avec la crue du siècle en 1940.
Le refuge du Ras de la Carança (1831m).
Il est surveillé par le pic Redoun (2677m), le pic de Gallinas (2624m) et longé par le torrent impétueux de la Carança.
http://www.refugedelacaranca.com/
Le refuge est géré par "Les chemins de Pyrène" (Fontpédrouse).
Réservation est fortement conseillée pour les nuitées et les repas pour être sûr d'avoir de la place.
Le refuge dispose de 30 places à l'intérieur et d'une vingtaine de places sous tente si le refuge est complet.
Pour le confort il est conseillé d'amener un drap-sac personnel, les matelas ainsi que les couettes et oreillers sont fournis.
Le menu du soir est unique avec une soupe un plat et un dessert . Intolérances ou allergies peuvent être signalées lors de la réservation.
Les réservations peuvent se faire par téléphone au 09.88.66.73.81 soit par mail à refuge.caranca@outlook.fr.
Jour 2 : 19,5 - 1450m de dénivelé
Aujourd'hui une journée exceptionnelle vous attend . Vous allez cheminer en crête entre 2600m et 2800m durant environ 5km un must qui se mérite !
La Coume de Bassibés (1960m) et sa cabane en gestion libre à 20 minutes du refuge.
Une cabane propre et bien entretenue, 10 couchages à votre disposition, entièrement équipée en vaisselle et différents produits. Eau de source. Ambiance sauvage et isolement garanti!
Remonter cette superbe vallée très verte, souvent rive droite par des portions de sentiers repérés par quelques cairns.
Arrivé sous le crête on laissera à droite une cuvette avec le lac de Bassibes ( 2608m) pour rejoindre la crête frontière et le col du Géant (2607m). On attaque ensuite la raide montée finale vers le Pic du Géant (2881m).
Le Pic du Géant (2881m), c'est une longue crête rocailleuse avec deux éminences marquées d' une grande croix métallique et d'une borne en béton. Vous êtes au point culminant du 4ième plus haut sommet des Pyrénées Orientales. Descente difficile ensuite vers le col de Coma Mitjana et on attaque la grimpette vers le pic de Freser (2835m) 15iéme sommet des Pyrénées Orientales puis le pic de l'Enfer.
Pic de l'Enfer (2869m) marqué par un Piolet, un ski avec 2 chaussures et une sculpture représentant 2 cannes de randonnée. C'est le 7 iéme plus haut sommet des Pyrénées orientales. La descente est raide et difficile dans des éboulis instables. Au niveau d'un replat (2730m) sur votre gauche en contrebas c'est la cabane de Tirapitz.
Il faut maintenant remonter vers le pic de la Vaca en restant sur le fil .
Attention : car cette partie est très délicate. Il est préférable pour les personnes moins aguerris en montagne de passer par la cabane pour ensuite remonter tranquillement en contournant cette difficulté.
Le pic de la Vaca (2821m) 21iéme sommet des Pyrénées orientales, ne reste plus qu'a descendre vers le col de la Vaca ou Carança (2725m).
Le retour vers le refuge se fait en passant par :
L'étang bleu supérieur (2570m), est situé juste sous les escarpements du pic de la Vaca et de la serre. Il est au fond d'un entonnoir d'éboulis, et ne dépasse pas 3m de profondeur. Sa seule particularité intéressante est d'avoir un émissaire souterrain dans la mince digue de calcaire marmoréen qui le barre au nord-est. Mais cette eau reparaît plus bas, et rejoint l'émissaire de l'étang Noir, avant de se jeter dans le grand étang de la Carança.
L'étang noir (2500m) est graduellement comblé par les éboulis du versant ouest du pic de l'Enfer. Il est envahi par une innombrable colonie de limnées.
Le grand étang de la Carança (2250m) est le seul important, il est profondément encaissé au pied d'une falaise de gneiss.
Un peu en aval, se rencontre le petit étang Bleu inférieur (2240m), simple élargissement du torrent, en partie comblé par un marécage.
Plus bas, à 2230m s'étale le plateau de Labasse et sa cabane. On rejoint ensuite le refuge de Ras de la Carança.
Jour 3 : 12km, 280m de dénivelé
Le retour s'effectue côté montagne par le chemin de ramader (chemin des troupeaux) et la forêt de Campilles. On passera au niveau du refuge de Dona Pa.
Aucune difficulté particulière si ce n'est la longueur de la descente, mais l'émerveillement devant le travail accompli par les hommes pour réaliser ce sentier en pierres sèches avec ses murs de soutènement efface la pénibilité.